Les
Lettres de la nuit
[version revisitée
2017]
-6-
Jadis
j'ai connu deux Loups, je ne peux plus désormais que me souvenir
d'eux, Caùmarates
follement
aimés. Tous deux ingravés/enterrés
différemment. L'un, son pelage était blanc-cassé, repose à l'orée
du bois des Rez ; le second, noir-suie, gît à jamais aux creux
de dunes de Zuydcoote. C'était en l'aube de mes âges adultes, à
chaque fois dans une tourmente del
bleuze. Plus
d'âme-fidèle à qui me confier. Même plus d 'animale
complicité, mes chiens venaient à chaque fois de crever, seul alors
dans le grouillement raisonnablement discipliné des hommes face au
pouvoir capitaliste. Icelle, tu as dans les hayures de ton Petit
Coeur Blanc une sauvage âme-louve. Savez-vous, tous, que les
araignées, pour notre salut, dérèglent l'ordre de ce monde ! ?
NOUS sommes vraiement encore toujours trop peu nombreux à le
pressentir pour que tout CELA aille mieux. Ce que l'on nomme par ici
'véritables, authentiques chansons d'amours' sont de véritables
pourritures nauséabondes.
« ...Et
ton corps... pour ce que j'en sais... quand je l'ai touché, il y
avait quelque chose d'étrange, quelque chose que je n'avais jamais
rencontré auparavant et qui peut-être, Icelle, m'intimidait. Avant
de comprendre, j'ai mis un certain temps, ton corps à mon contact
avait quelque chose d'inconnu, une force mystérieuse, oui, qui
m'intimidait, Icelle,... aujourd'hui encore j'ai du mal à trouver
les mots appropriés pour parler de ce que j'ai ressenti, je ne sais
pas, peut-être quelque chose en rapport avec l'acier de l'univers,
de la spirituelle poussière de métal sur ton corps, le mot qui me
vient à l'esprit, c'est 'blindé ' mais je ne désire surtout pas
que tu te méprennes..."
Vraiment,
moi, je flashe sur cette vision volontaire d'un désir de boue
bleue-grise, picarde, ruisselant sur ta peau et en ton âme. Je
n'admet ni la vie, ni cette 'mort' qu' 'ils' font coller avec. Je
m'en suis alors très souvent remis à l'errance de mon âme dans ma
chair de par les itinéraires que j'empruntais. Une errance
primitive, ultime ; celle qui sacrifie l'amour au nom de la
passion pour (ré)inventer le sacré, donc me sauver des certitudes
mercantiles. Mais CELA tiraille avec fureur la tripe. De plus en plus
fréquemment, encore bien plus qu'auparavant car CELA a toujours été,
je suis terrassé par le sentiment de m'éterniser dans une décoction
de mansuétudes méphitiques. Une boue putride qui dégouline de
détresse et de corruption. Lutte permanente, pour émerger la tête
de ce sédiment fétide afin de respirer l'air frais de la naturelle
vérité de l'Humanité, enfin ce qu'il en reste.
« ...Tu
arrives à jouer, à la guitare basse, le début de Rhapsody In Blue
de Gershwin. Et tu apprends des fugues de Bach, en tu essaye. Depuis
que tu as découvert Bach, tu es obnubilée par ses créations, tu
n'as pas envie d'apprendre quoi que ce soit d'autre... (parce que ce
que tu joue à la basse CELA fait un peu comme un disque rayé.)...
Tu prends un air dédaigneux, suffisant, puis tu dis : « Je
ne joue que du Bach. » CELA impressionne ! ».
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