mercredi 8 mars 2017

...J'AI CONNU DEUX LOUPS...

Les Lettres de la nuit
[version revisitée 2017]
-6-
Jadis j'ai connu deux Loups, je ne peux plus désormais que me souvenir d'eux, Caùmarates follement aimés. Tous deux ingravés/enterrés différemment. L'un, son pelage était blanc-cassé, repose à l'orée du bois des Rez ; le second, noir-suie, gît à jamais aux creux de dunes de Zuydcoote. C'était en l'aube de mes âges adultes, à chaque fois dans une tourmente del bleuze. Plus d'âme-fidèle à qui me confier. Même plus d 'animale complicité, mes chiens venaient à chaque fois de crever, seul alors dans le grouillement raisonnablement discipliné des hommes face au pouvoir capitaliste. Icelle, tu as dans les hayures de ton Petit Coeur Blanc une sauvage âme-louve. Savez-vous, tous, que les araignées, pour notre salut, dérèglent l'ordre de ce monde ! ? NOUS sommes vraiement encore toujours trop peu nombreux à le pressentir pour que tout CELA aille mieux. Ce que l'on nomme par ici 'véritables, authentiques chansons d'amours' sont de véritables pourritures nauséabondes. 

« ...Et ton corps... pour ce que j'en sais... quand je l'ai touché, il y avait quelque chose d'étrange, quelque chose que je n'avais jamais rencontré auparavant et qui peut-être, Icelle, m'intimidait. Avant de comprendre, j'ai mis un certain temps, ton corps à mon contact avait quelque chose d'inconnu, une force mystérieuse, oui, qui m'intimidait, Icelle,... aujourd'hui encore j'ai du mal à trouver les mots appropriés pour parler de ce que j'ai ressenti, je ne sais pas, peut-être quelque chose en rapport avec l'acier de l'univers, de la spirituelle poussière de métal sur ton corps, le mot qui me vient à l'esprit, c'est 'blindé ' mais je ne désire surtout pas que tu te méprennes..."

Vraiment, moi, je flashe sur cette vision volontaire d'un désir de boue bleue-grise, picarde, ruisselant sur ta peau et en ton âme. Je n'admet ni la vie, ni cette 'mort' qu' 'ils' font coller avec. Je m'en suis alors très souvent remis à l'errance de mon âme dans ma chair de par les itinéraires que j'empruntais. Une errance primitive, ultime ; celle qui sacrifie l'amour au nom de la passion pour (ré)inventer le sacré, donc me sauver des certitudes mercantiles. Mais CELA tiraille avec fureur la tripe. De plus en plus fréquemment, encore bien plus qu'auparavant car CELA a toujours été, je suis terrassé par le sentiment de m'éterniser dans une décoction de mansuétudes méphitiques. Une boue putride qui dégouline de détresse et de corruption. Lutte permanente, pour émerger la tête de ce sédiment fétide afin de respirer l'air frais de la naturelle vérité de l'Humanité, enfin ce qu'il en reste.
« ...Tu arrives à jouer, à la guitare basse, le début de Rhapsody In Blue de Gershwin. Et tu apprends des fugues de Bach, en tu essaye. Depuis que tu as découvert Bach, tu es obnubilée par ses créations, tu n'as pas envie d'apprendre quoi que ce soit d'autre... (parce que ce que tu joue à la basse CELA fait un peu comme un disque rayé.)... Tu prends un air dédaigneux, suffisant, puis tu dis : « Je ne joue que du Bach. » CELA impressionne ! ».

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